Les Anglais veulent modifier certaines races de chiens

Les Anglais, sous prétexte de bien-être et d santé, veulent transformer certaines races en midifiant des points de leurs standards. Cela concerne de très nombreuses races, y compris certaines qui ne dépendent pas de leur pays  ! 

Le bulldog anglais ressemblera-t-il à un… American Staffordshire Terrier ? Ne souriez pas ! Avec les modifications (61 à ce jour) de certains points de son standard par le pays détenteur, sans concertation aucune avec les éleveurs et les juges, on peut craindre le pire. 

Les Anglais auraient-ils perdu la tête ? Tout a commencé avec un reportage diffusé sur la chaîne BBC2. Il y était question du chien de race et de ses dérives. 

« A croire que l'Angleterre, pays cynophile N° 1, découvrait tout un coup les méfaits de l'hypertype », s’étonne Hélène Denis, présidente du club du bulldog anglais en France. Les associations de protection animale anglaises - l’une d'elles est présidée par la Reine - ont crié au scandale.

Le Kennel Club (KC, l’équivalent de notre Société Centrale Canine), organisateur de la prestigieuse exposition canine de la Crufts, a dans un premier temps haussé les épaules. Mais face au tollé que cela a suscité chez le public, le KC a décidé de revoir une centaine de standards de races. « Il ne s'est pas contenté des races anglaises dans ses révisions, comme notre bully, mais a même procédé à des modifications de standards de races dont il n'est pas le pays détenteur : bouledogue, français, berger allemand, etc. », poursuit Hélène Denis.  

Quelle incidence et quelle valeur cela peut-t-il avoir ? « Si les pays détenteurs de ces standards n'acceptent pas les modifications, elles ne seront prises en compte que dans le cadre des expositions canines anglaises ! Mais si la FCI décide de les reconnaître, alors, ces nouveaux standards deviendront applicables dans tous les pays qui y adhèrent dont la France. » 

Le club français du bulldog anglais œuvre depuis très longtemps contre l'hypertype, tiens à rappeler encore Hélène Denis : « Ce n'est pas une découverte pour lui.

Chaque année, à l'issue de la Nationale d'élevage, des "mini" conférences sont organisées ; des thèses vétérinaires ont aussi été publiées concernant entre autres notre Bulldog : la mise bas naturelle est souvent le thème central.

Rappelons aussi que depuis de nombreuses années, les TAN (Test d'aptitudes naturelles) sont là pour veiller aux problèmes de comportement, respiration et allures. Alors que faudrait-il améliorer chez notre Bulldog pour qu'il soit mieux ? On le sait et le club donne régulièrement ses directives aux juges. Queues incarnées, hypertype, problèmes respiratoires, comportement… sont quelques-uns des points placés sous haute surveillance. » 


Contrôler le nombre des césariennes


Déjà, les Etats-Unis, qui ne font pas partie de la FCI mais où le bulldog figure dans le Top 10 des races, ont déclaré qu’ils ne tiendraient pas compte de ce nouveau standard. « La résistance pourrait se mettre en place pour ignorer tout simplement ces bouleversements », conclut Hélène Denis. 

La reproduction du bulldog anglais est également sous surveillance. Très récemment, le KC vient en effet de demander aux vétérinaires de déclarer systématiquement les césariennes (mise bas non naturelle) qu’ils pratiquent à compter du 1er janvier 2011. Le KC refusera l'inscription des portées nées de lices ayant subi plus de deux césariennes. Une mesure saluée par la Brirtish Veterinary Association et la British Small Animal Veterinary Association. 

Cela ne fait que renforcer l'inquiétude pour les races à risque, notamment les brachycéphales.

A lire également :

 


SantéVet

Le spécialiste de l'assurance santé chien et chat 

Photos : L. Dauvois - studiolanderie.com