Pour dépister le cancer de la prostate, la médecine humaine dispose d’un test sanguin. Mais ce denier n’est pas fiable à 100 %. Associée à l’Armée, une équipe de chercheurs fait désormais appel au flair d’un chien pour détecter cette maladie.
On nous a beaucoup parlé du test sanguin nommé « PSA » (Prostate Specific Antigen), qui permettrait de dépister le cancer de la prostate chez l’Homme.
La PSA est une protéine que la prostate sécrète pour liquéfier le sperme. Lorsque le taux sanguin de cette protéine augmente dans le sang, c’est qu’il y a quelque chose d’anormal au niveau de la prostate. Seulement, ce n’est pas forcément un cancer.
En effet, cette augmentation peut être aussi liée, entre autres, à inflammation, une infection, ou encore une hypertrophie bénigne fréquente avec l’âge.
De ce fait, lorsqu’une augmentation du taux sanguin de la PSA est observée, la solution est alors d’inspecter de manière « chirurgicale » l’organe pour savoir exactement ce qui se passe. Une technique dite invasive pour le patient.
Deux ans de dressage
L’alternative à cela viendrait-elle… du chien et de son flair ? On peut le penser suite aux expérimentations menées par l’Armée. Cette dernière a en effet durant deux ans dressé un chien. Celui-ci serait capable de reconnaître l’urine de personnes ayant un cancer de la prostate.
Cela tendrait à prouver que le cancer de la prostate est à l’origine d’une odeur particulière de l’urine. Celle-ci est indétectable par l’humain. Cette découverte, si on la doit à l’Armée, est également le résultats des recherches de Olivier Cussenot, urologue/oncologue à l’hôpital Tenon (APHP). Et cela pourrait bien modifier à l’avenir les habitudes de dépistage de ce cancer.
Il faut encore toutefois à ce jour parvenir à identifier les molécules liées à cette odeur particulière que peut détecter le chien. Cela permettra dans un futur plus ou moins proche de mettre au point un test urinaire fiable afin de détecter chez l’Homme le cancer de la prostate avec « certitude ».
« A partir du moment où le chien reconnaît à priori ce type de molécules, la seconde étape est d’identifier des métabolites (ce sont des études qui sont en cours) et après de faire des combinaisons (un peu comme un parfum) pour voir s’il reconnaît ces combinaisons comme marqueur du cancer de la prostate », confirme Olivier Cussenot, interrogé par le site Futura-Sciences. « On pourrait alors avoir une méthode d’analyse (nez électronique ou chromatographie en phase gazeuse) qui permettrait d’avoir un nouveau test pour le dépistage du cancer de la prostate. »
Aspirant : un berger belge malinois ouvre la voix de la recherche
Aspirant : tel est le nom de ce chien de race berger belge malinois qui a été dressé par des épquipes cynophiles de l’Armée française. Sur 66 patients, dont 33 malades, Aspirant en a détecté 30, soit un taux de réussite de 91 %.
Les résultats de cette très sérieuse étude ont été publiés dans la revue European Urology.
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Photo : Fotolia.com (la photo n'est pas celle d'Aspirant et n'a pour but que d'illustrer la race berger belge malinois)