Appâts empoisonnés, armes à feu… tous les moyens sont bons pour les doghunters. Ces militants d'un mouvement de chasseurs de chiens, qui est né et a grandi via Internet entendent par internet « exterminer tout animal errant ». Ils n’hésitent pas à semer la terreur parmi les amoureux des chiens de Moscou et d'autres villes de Russie.
Quelque 1 300 chiens ont déjà été tués dans la seule région de Moscou depuis août 2009.
Cela est l’œuvre d’un mouvement de chasseurs baptisé les doghunters (chasseurs de chiens).
Le nombre de ces derniers, formant un mouvement semi-clandestin, ne cesse de s'amplifier grâce notamment à Internet. Leur objectif clairement affiché : débarrasser les grandes métropoles russes de leurs chiens errants.
Maltraitance animale : ils n’hésitent pas pour cela à avoir recours à des armes à feux ou bien encore du poison. Ils ne cherchent pas non plus à faire de distinction entre chiens véritablement errant et les autres. Nombreux sont les chiens de compagnie ayant une vie auprès de leurs maîtres qui ont été victimes d’appâts empoisonnés.
« Une vraie guerre s'est déclaré entre "chasseurs" et propriétaires de chiens, qui les qualifient de "bourreaux" et les menacent à l'occasion de représailles », explique une dépêche de l’AFP (Agence France Presse).
500 personnes environ se sont regroupées pour manifester leur colère fin octobre à Moscou, « réclamant des poursuites après l'empoisonnement de dizaines de chiens en quelques semaines dans un jardin public ». Leonid Iarmolnik, un acteur populaire en Russie, s’était joint aux manifestants.
Dans ce parc, des affiches menaçantes ont été apposées : « Les chiens doivent être muselés et en laisse. Si vous ne respectez pas ces règles, vos chiens mourront aussi. » L'avertissement était illustré par des photos d'enfants mordus indique l’agence de presse.
Recrudescence des morsures de chiens
Les Russes seraient particulièrement attirés par les chiens dits d’attaque, rapporte encore l’AFP. « Près de 400 personnes sont mortes attaquées par des chiens entre 2000 et 2010 en Russie, selon des chiffres officiels. Plus de 13.000 personnes sont mordues chaque année à Moscou. »
« Nous luttons contre les chiens sauvages. Nous n'exterminons pas les chiens de compagnie », assurent pour leur part les doghunters sur leur site : "Non aux parasites!" (www.vredy.org). « Celui-ci conseille quel poison choisir ou comment tuer l'animal avec un pistolet pneumatique », commente la dépêche de presse.
« Nous aurions préféré que les chiens soient capturés et placés dans des chenils, après quoi, si personne ne les récupère, ils seraient euthanasiés, a indiqué [à l'AFP] un doghunter de Sibérie se présentant comme "Dogmeat. Mais les mesures prises jusqu'à présent par les autorités "n'ont pas eu d'effet" et le financement prévu a apparemment été détourné », explique-t-il encore.
« Malheureusement, la police ne veut pas réagir », estime quant à elle Daria Khmelnitskaïa, responsable d’une fondation d’assistance aux animaux (Virta).
« A l'époque soviétique, les chiens errants étaient capturés et euthanasiés par des services spécialisés. Mais après la chute de l'URSS, leur population a augmenté, atteignant 30 000 têtes à Moscou en 1996. »
« Un projet de stérilisation a été lancé en 2001 par la mairie de Moscou, les chiens étant ensuite remis en liberté. Mais ces mesures n'ont eu aucun effet, et en 2008, on a cessé de relâcher les chiens après la mort d'un homme de 55 ans, attaqué par une meute en plein jogging. La mairie a alors fait construire des chenils pour près de 15.000 animaux, mais leur nombre -une quinzaine pour toute la ville- reste insuffisant. »
Source : AFP
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Photo : 123rf