Malgré l’énorme élan de solidarité et les pétitions pour sauver Excalibur, le chien de la maîtresse espagnole infectée par le virus Ebola, celui-ci a été euthanasié. Un expert français estime que cela est une erreur.
Excalibur, le chien de l’aide soignante espagnole infectée par le virus Ebola, a finalement été récupéré le mercredi 8 octobre 2014 par les autorités espagnoles, et a été euthanasié...
Un énorme élan de solidarité s’est créé à l’annonce du cas de ce chien dont on ne sait pas s’il était ou non porteur lui aussi du virus.
Une très forte mobilisation des internautes à travers le monde
Des internautes français et espagnols, mais aussi du monde entier, ont publié des photos de leurs chiens sur les réseaux sociaux, et ont appelé à une mise en quarantaine de l’animal demandant notamment à ce que des tests soient effectués.
Les autorités espagnoles n’ont rien voulu entendre
Mais les services de santé espagnols en ont décidé autrement.
Selon eux, des données ont montré « que les chiens peuvent être porteurs d'anticorps positifs du virus Ebola », et « qu'ils peuvent être porteurs du virus même sans symptômes ». Ils soutiennent que la contagion se ferait lorsque les animaux « éliminent le virus dans leurs fluides, avec un risque potentiel de contagion ».
L'animal a été endormi avant d'être tué « pour éviter sa souffrance », justifient le département santé de la ville.
Jusqu’au dernier moment, les associations de protection animale ont tenté de faire barrage.
Des militants de la cause animale ont tenté d'empêcher la capture d'Excalibur, en organisant des sit-in et en brandissant des affiches sur lersquelles on pouvait lire : « Excalibur, the world is with you » (« Excalibur, le monde est avec toi ») devant le domicile de l'aide-soignante.
Une voiture de police a dû s'interposer entre le fourgon vétérinaire et les manifestants, qui se sont jetés sur le véhicule.
Placé dans un caisson hermétique « de sécurité biologique » , le chien a té transféré pour son incinération dans une installation spéciale.
Le Pacma (Partido Antitaurino contra el Maltrato Animal, association luttant contre la maltraitance animale) exigeait aussi pour sa part que l'on renonce à l’euthanasie du chien de l'animal, car aucun cas au monde de transmission du virus entre animaux et hommes n'avait été diagnostiqué.
Etudier le chien aurait permis des avancées scientifiques importantes
Ce que vient confirmé Eric Leroy, un expert mondial du virus Ebola. Interviewé par le quotidien El Pais, il estime « qu'il fallait ne pas tuer le chien parce que l'étudier pourrait permettre des avancées scientifiques importantes ».
En 2005, des chercheurs de l’IRD (Institut de recherche pour le développement) indiquaient alors que, au Gabon, « le pourcentage de chiens porteurs d’anticorps anti-Ebola croît de manière linéaire et significative à mesure que l’on s’approche des foyers épidémiques. De 9% dans les deux grandes villes du Gabon, la prévalence passe à 32% dans les villages où des cas humains ont pu être imputés à une source animale infectée. »
« Ces animaux domestiques pourraient donc s’infecter – par exemple au contact du cadavre d’un animal sauvage porteur du virus – et excréter du virus pendant un temps plus ou moins long. Ils deviendraient ainsi une source potentielle d’infection pour l’homme. »
Mais ces modes de transmission ne concernaient en aucun cas Excalibur, le chien citadin vivant en Espagne dont nombreux affirment aujourd'hui qu’il est « mort pour rien ».
A lire également, le point de vue d'Eric Leroy, grand spécialiste d'Ebola, qui s'explique sur le rôle éventuel des chiens dans la transmisson de la maladie.
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