Chenilles processionnaires : fléau et danger pour le chien, le chat, l’homme et la nature

La propagation des chenilles processionnaires du pin partout en France inquiète les chercheurs. Dangereuses pour l’homme, le chien ou le chat qui s’en approche trop près, les chenilles processionnaires fragilisent également les forêts. De plus, on ne les rencontre plus seulement dans les campagnes. Elles sont aussi présentes dans les villes.

« La chenille processionnaire  du pin est en passe de conquérir la presque totalité du territoire français à l’exception des zones froides d’altitudes très élevées ou au nord. Remontant du sud vers le nord à la faveur du changement climatique, cette espèce invasive constitue un véritable sujet de préoccupation sociétale », assure en France l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique).

En Belgique, selon le Centre antipoison belge, elles se retrouvent principalement dans les provinces d'Anvers, du Limbourg et du Brabant flamand.

Les premières processions des chenilles ont commencé cette année à la fin novembre. « On n'a jamais vu cela », assure Patrice Emeraud, technicien à la FDGDON (Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles), rapporte)-t-il au telegrame.fr

Les poils urticants des chenilles processionnaires du pin (Thaumetopoea pityocampa) peuvent causer de sévères allergies. Le chien ou le chat qui s’en approche trop près et cherche à jouer avec (contact avec la truffe, prise en bouche) risque de très graves blessures.

Cela peut aller jusqu’à la nécrose de la langue. Cela constitue donc une véritable urgence vétérinaire que prend en charge et rembourse l’assurance santé animale.

Les animaux domestiques (chiens, chats) sont les premières victimes de cette contamination, rappelle effectivement l’INRA. « Les jeunes chiots sont tout particulièrement exposés : curieux de tout, ils ne manqueront pas de coller la truffe ou la langue sur une belle procession de chenilles. (…) Nombreux sont les vétérinaires ayant dû sacrifier des chiens ou des chats gravement blessés par la processionnaire. »

Un chien ou chat atteint peut avoir de grandes difficultés à se nourrir et s’abreuver, ce qui va constituer un lourd handicap.

C’est à une véritable invasion que nous devons dorénavant faire face. Celle-ci inquiète notamment les chercheurs de l’INRA qui soulignent à quel point les chenilles processionnaires mettent en danger « le bétail, les animaux domestiques mais aussi les êtres humains. De plus, sa vorace activité défoliatrice réduit la croissance et fragilise les forêts de pins et cèdres ».

 

Un front d’invasion à une vingtaine de kilomètres seulement de Paris

 

Le front d’invasion de cet insecte ravageur part du Finistère, passe par le sud de la région parisienne pour atteindre finalement le lac Léman, souligne l’INRA. Il se trouve actuellement à une vingtaine de kilomètres seulement de Paris. Le front avance en moyenne 5 kilomètres tous les ans, d’après les chercheurs de l’unité de recherche de Zoologie forestière qui suivent cette évolution. Au total, en quelque 20 ou 30 ans, la chenille s’est emparée d’environ 100 000 km2 de territoire français.

Plus encore que dans la campagne, « c’est dans la ville que la chenille processionnaire du pin est susceptible d’affecter un plus grand nombre de personnes et d’animaux. C’est aussi là qu’elle est le plus difficile à combattre… »

 

Un véritable sujet d’inquiétude sanitaire 

 

Les chenilles processionnaires deviennent donc, selon les termes des chercheurs de l’INRA, un « véritable sujet d’inquiétude sanitaire ».

Les chercheurs affinent les armes de la riposte : respectueuses de l’environnement, les méthodes qu’ils mettent au point permettent de se prémunir contre une infestation de chenilles en ville ou à la campagne et de prévenir leurs pullulations.

La lutte n’est donc pas perdue d’avance : « D’une part, les méthodes de lutte telles que l’échenillage ou les éco-pièges ont démontré leur efficacité pour les arbres isolés et les petites surfaces, et d’autre part, les autorités publiques et les habitants de villes atteintes par la chenille, sont à présent mieux informés et conscients des risques liés à l’insecte. »

 

Chenilles processionnaires : s’en débarrasser et prévenir l’invasion

 

Pour lutter contre les chenilles processionnaires, l’INRA met en avant deux types de méthodes: les méthodes curatives et les méthodes préventives.

« A chaque situation (période de l’année, surface à traiter, zone urbaine ou rurale, étape du cycle de la chenille…), il existe une méthode adaptée. »

Il est possible lorsque l’on constate la présence de nids dans les arbres ou bien de chenilles déjà au sol alors qu’elles font leur procession de faire appel à des professionnels pour s’en débarrasser.

Toutes informations, le cas échéant, peuvent être obtenues auprès des services techniques de votre marie.

Dans tous les cas, leur destruction (par brûlage, par exemple) doit s’effectuer en prenant le maximum de précautions : port de masque, gants, sur-vêtements…

  

Une application contre les insectes qui nous envahissent

AGIIR (Alerter & Gérer les Insectes Invasifs et/ou Ravageurs) est une application pour mobile développée par l’Inra qui permettra d’identifier, de mieux connaître, signaler voire gérer parfois, la présence de deux insectes majeurs qui envahissent le territoire : la chenille processionnaire du pin et le frelon asiatique à pattes jaunes.

Cette application de science participative a été présentée sur le stand de l’Inra lors du dernier salon de l'agriculture.

Elle est téléchargeable gratuitement sur la plateforme Google Play et sera mise à jour très prochainement pour permettre de participer au suivi de ces insectes invasifs et/ou ravageurs.

L’objectif est de permettre à chacun de reconnaître une espèce invasive, signaler sa présence dans un endroit donné, apprendre et mettre en œuvre les mesures qui s’imposent.

 

Source : site de l’INRA

 

SantéVet

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Photos : Fotolia / chenilles processionnaires : INRA