Le dobermann est prédisposée à une maladie génétique : la MCD pour myocardiopathie dilatée. La France participe actuellement à un projet européen dénommé « LUPA », sur la recherche génétique de la MCD à l’Unité de Cardiologie de l’école vétérinaire d’Alfort.
Le mot correct, en français, lorsque l’on évoque la cardiomyopathie est plutôt « myocardiopathie », puisque cela vient du mot « myocarde » qui désigne le muscle cardiaque. Lors de myocardiopathie dilatée (MCD), le myocarde perd en effet sa capacité à bien se contracter (défaut de « pompe »).
L’animal peut ne pas avoir de signe clinique (animal asymptomatique) en début d’évolution, ou se présenter d’emblée avec une fatigabilité et/ou des signes d’insuffisance cardiaque congestive (œdème pulmonaire, épanchements).
La maladie peut aussi se caractériser par des troubles du rythme, ce qui est parfois le seul signe clinique, et conduit à des malaises ou même à des morts brutales. Plusieurs recherches (op cit 1) attestent une représentation supérieure des dobermann. Ce sujet semble dérangeant en France pour certains. L’ancien président du DCF (Dobermann Club de France), Jacques Charrier, avait proposé un dépistage gratuit lors de la Nationale d’élevage 2005 avec le docteur Jean-Philippe Corlouer.
La déception fut grande avec l’examen de deux chiens sur deux cent présents ! Que dire ? Faut-il adopter la politique de l’autruche et dire que les problèmes se trouvent chez les « autres » (éleveurs, pays etc.) ?
LUPA : un projet de recherche d’envergure européenne
Actuellement, la France participe à un projet européen, dénommé « LUPA », sur la recherche génétique de la MCD à l’Unité de Cardiologie d’Alfort. LUPA est un projet de recherche médicale qui vise à identifier les gènes responsables des maladies héréditaires canines et à améliorer les connaissances sur les maladies humaines homologues.
Il rassemble 20 écoles vétérinaires européennes de 12 pays différents. L’étude réalisée chez le Doberman à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort fait partie du projet LUPA et a pour but l’analyse des chiens sains pour l’étude de différents paramètres cardiovasculaires. Ces données vont ensuite être utilisées pour tenter de trouver les gènes responsables de la régulation de la pression artérielle et du métabolisme lipidique chez le chien.
L’Unité de Cardiologie d’Alfort a choisi le Doberman parmi les races qui devraient y participer afin d’offrir aux propriétaires et éleveurs d’une race à risque des bilans gratuits (le montant est de l’ordre de 250 euros) avec la garantie de la confidentialité.
Dans le même projet européen l’Allemagne travaille sur la détection des gènes de MCD chez le dobermann. Ces actions permettront peut-être d’endiguer la MCD sur cette race fantastique ou d’accompagner dignement votre animal atteint vers une fin sans souffrance. C’est pourquoi, il est indispensable que les propriétaires de dobermann participent à cette étude pour le bien de leur chien et de la race.
Contactez l’Unité de Cardiologie d’Alfort : 7, av. Général de Gaulle 94704 Maisons-Alfort Cedex France (Docteur Vassiliki Gouni et Professeur Valérie Chetboul). En attendant les progrès de ces recherches, les chercheurs conseillent aux éleveurs de faire suivre leurs reproducteurs par échocardiographie pendant toute leur vie et pas seulement une seule fois au début de la période de reproduction, puisqu’il s’agit malheureusement d’une maladie acquise qui risque d’apparaître à tout moment. De plus, les chiens atteints devraient être exclus de la reproduction et les propriétaires des descendants de ces derniers devraient être informés systématiquement pour qu’ils fassent suivre leurs compagnons également régulièrement. Ces mesures sont de simples mesures de précaution.
N. Schness
Sources : op cit 1 : Meurs, Textbook of Veterinary Internal Medicine, 2006, Ettinger et al, Proceedings ACVIM 1992, Tidholm et al, J Am Anim Hosp Assoc, 1997, Martin et al, J Small Anim Pract, 2009, Prävalenz des Kardiomyopathie des dobermanns in verschiedenen altersgruppen, A.Schulze, M.Killich, V.Butz, J.Simak, J.Maürer, K.Hartmann, G.Wess)
Remerciements :
Docteur vétérinaire France André (Thèse sur la cardiomyopathie dilatée du dobermann sous la direction de M. Pouchelon, Professeur de cardiologie de l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort).
Docteur vétérinaire Michel Aubert (Clinique Capside 78 Rambouillet).
Docteur vétérinaire H. Boëdec (Clinique brocéliande 35 St Méen Le Grand).
Docteur Jacques Charrier, Juge international et Président du dobermann Club de France de 1998 à janvier 2008.
Professeur vétérinaire Valérie Chetboul (UP Médecine, Unité Cardiologie d’Alfort Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort).
Docteur vétérinaire Jean-Philippe Corlouer (Centre hospitalier Vétérinaire Frégis 94 Arcueil).
Jean-Louis Pouchelon, Professeur, UP de Médecine, Unité de Cardiologied'Alfort, Ecole Nationale Vétérinaire d'Alfort, Vassiliki Gouni (Praticien Hospitalier CHUVA, Unité de Cardiologie d'Alfort, Ecole Nationale Vétérinaire d'Alfort.
Docteur vétérinaire Marie Lasbleiz (Clinique vétérinaire 14 Giberville).
Docteur vétérinaire Frédéric Maison (membre de la Commission Scientifique de la SCC, Président du RALIE).
Madame Virginie Piquerel (Chargée de la Communication au dobermann Club de France et Responsable de la Formation continue à L’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort)
Docteur Gerhard Wess (Pravalenz des Kardiomyopathie des dobermanns in veschiedenen altersgruppen, München).
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Photo : Olivier Bazot – Vita VGW