Intoxications : quels dangers pour le chien et comment réagir ?

Médicaments, aliments, végétaux, produits ménagers, insectes… la liste des toxiques potentiels pour les chiens est longue. Les symptômes des intoxications sont peu caractéristiques, mais peuvent, dans certains cas, conduire à la mort de l’animal. Vigilance et réaction rapide, sans commettre d’erreur, sont la clé d’une issue favorable. 

Les intoxications font partie des urgences vétérinaires et sont plus ou moins graves en fonction du toxique ingéré par le chien. Et malheureusement, la liste des substances potentiellement responsables d’intoxication dans cette espèce est très longue.
Un chien peut donc entrer en contact avec divers produits toxiques au cours de sa vie et il est quasiment impossible d’en dresser une liste exhaustive. 

Les chiots sont davantage à risque

Les chiots sont particulièrement à risque en raison de leur comportement exploratoire exacerbé et de leur tendance à ingérer tout ce qu’ils trouvent.
En cas d’intoxication, la première chose à faire sera de contacter un vétérinaire et, si possible, de déterminer le produit en cause. En effet, le diagnostic clinique des intoxications chez les chiens est souvent difficile, les symptômes et les lésions étant généralement frustes et peu spécifiques.
La liste des toxiques potentiels est très longue, allant des produits ménagers aux toxiques agricoles en passant par des substances aussi diverses que des produits alimentaires, comme le chocolat, principalement le noir (toxique pour les carnivores domestiques en raison de la théobromine qu’il contient, une substance que le chien ne digère pas), ou les vapeurs ménagères. 
Au rang des substances toxiques les plus fréquemment incriminées, on trouve aussi des médicaments humains (notamment des tranquillisants), des plantes ou animaux toxiques (chenilles processionnaires, crapauds), de l’antigel…

Les médicaments principalement en cause

Une étude* a montré que l’exposition à des médicaments destinés à l’usage humain représentait 30 % des cas d’intoxication rapportés chez les animaux de compagnie aux Etats-Unis et en Europe.
Ces médicaments peuvent être administrés intentionnellement à l’animal par le propriétaire qui croit bien faire mais, le plus souvent, c’est l’ingestion accidentelle de médicaments stockés de manière inappropriée qui est en cause.
Toutes les classes thérapeutiques humaines sont susceptibles d’être inadaptées à l’animal, mais les substances le plus souvent incriminées sont des analgésiques : anti-inflammatoires non stéroïdiens notamment.

Expositions accidentelles

Dans la majeure partie des cas, l’exposition aux toxiques est accidentelle ou environnementale (plantes toxiques…).
Certains toxiques sont bien connus des propriétaires (antigel, rodenticides anticoagulants, eau de Javel, par exemple) ; d’autres beaucoup moins (avocat, noix de macadamia, ail, contact avec certains crapauds…). Pour la plupart, un facteur « dose » entre en considération.
Le danger peut provenir de l’intérieur des habitations ou des jardins et espaces extérieurs.
Les symptômes sont variés en fonction de la substance toxique impliquée et de la quantité ingérée : troubles digestifs (diarrhée, vomissements) ; troubles cardio-respiratoires (toux, respiration difficile, cyanose des muqueuses) ; altérations cutanées en cas de contact avec la peau (irritation, rougeur, desquamation). 
Ils peuvent être d’apparition immédiate ou retardée, ce qui complique la détermination du toxique en cause. 
Dans la majorité des cas, il n’existe pas d’antidote vis-à-vis du toxique ingéré par le chien et le traitement est éliminatoire (émétique, diurétique, lavage gastrique, fluidothérapie…) et symptomatique (pansement digestif, antibiotique…). L’hospitalisation est bien souvent nécessaire.

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La détermination du toxique responsable est cependant importante à effectuer, car elle peut conditionner la prise en charge, notamment en fonction des organes cibles et du mécanisme d’intoxication.

Miser sur la prévention

La prévention est adaptée à chaque produit. Pour les toxiques ménagers, la mise sous clé et le maintien hors de portée des animaux est la règle.
Les toxiques environnementaux sont les plus difficiles à combattre. 
Vis-à-vis des plantes, il convient de s’informer de leur éventuelle toxicité et d’opter pour son intérieur pour des végétaux qui ne présentent pas de danger pour les animaux. 

*Cortinovis C. & al., Poisoning of Dogs and Cats by Drugs Intended for Human Use, Vet J. 2015, 203 : 52-58.

Intoxications : à faire et ne pas faire

-    Il ne faut pas faire boire du lait ou de l’eau à l’animal intoxiqué ; 
-    il est inutile, voire dangereux, de donner un purgatif. 
-    Il faut éviter de mettre ses doigts dans la gueule d’un chien qui convulse par exemple, car il pourrait involontairement mordre.
Faire vomir l’animal n’est concevable que lorsqu’on est sûr que les substances ingérées ne sont pas corrosives ou caustiques et qu’elles ont été ingérées peu de temps auparavant. Il est donc recommandé de s’abstenir de prendre une telle initiative et de laisser le vétérinaire décider de la pertinence d’administrer un produit émétique (qui induit le vomissement) ou pas. L’automédication est totalement à proscrire.
-    L’automédication est totalement à proscrire.
-    Si le propriétaire a pris son animal sur le fait, il doit agir immédiatement et le conduire chez un vétérinaire sans attendre l’apparition des symptômes. Comme dans bien des situations, plus la prise en charge est précoce, meilleur sera le pronostic.

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