La première manifestation d’une infestation par les puces est la pulicose qui se traduit par des démangeaisons, souvent exacerbées quand le chien est allergique (dermatite par allergie aux piqûres de puces, DAPP). Secondairement, l’ingestion de puces, quand le chien se gratte, peut être responsable de sa contamination par un ténia, Dipylidium caninum, qui occasionne des troubles digestifs.
Les tiques sont plus virulentes, tant dans leur rôle pathogène direct qu’indirect. Primitivement, ces acariens peuvent provoquer des anémies chez les chiots, en raison de la spoliation sanguine. L’implantation du rostre de la tique dans la peau du chien peut aussi susciter des réactions inflammatoires parfois sévères et conduire à la formation de kystes voire d’abcès.
A noter que le fait de ne pas retirer la tête d’une tique lorsqu’on l’arrache ne se traduit pas par la « repousse » du corps du parasite mais, en revanche, il peut se former un petit kyste qui mettra plusieurs semaines à se résorber et qui risque de s’infecter. Les tiques sont également vectrices de plusieurs maladies parasitaires et infectieuses, la plus répandue étant la piroplasmose (ou babésiose), mais au rang desquelles on note aussi l’hépatozoonose et l’ehrlichiose.
Toutes ces raisons font qu’il est absolument indispensable de définir une véritable stratégie de lutte, en concertation avec son vétérinaire, pour se débarrasser une fois pour toutes de ces hôtes indésirables. Il est également fortement conseiller d’anticiper les problèmes et de traiter systématiquement les chiens et chats tout au long de l'année.
Traiter l'environnement et tous les animaux de la maison
La lutte contre les puces doit être adaptée à chaque situation clinique et/ou environnementale. Le traitement doit prendre en compte non seulement le chien parasité mais aussi ses « colocataires », y compris les chats, et l’environnement. Il est indispensable de traiter les chats car ce sont de véritables réservoirs de puces, Ctenocephalides felis, qui parasite le plus souvent les chiens, étant commune aux deux espèces. Et n’étant pas sujets à la DAPP, la mise en évidence des puces est moins évidente chez les chats.
La lutte contre les puces est devenue plus facile en raison du développement de molécules de plus en plus rémanentes et de moins en moins toxiques, de régulateurs de croissance des insectes et de l’apparition de nouvelles formulations.
Plusieurs principes actifs sont utilisés, certains visant à détruire les puces adultes sur le chien, d’autres à détruire les puces dans l’environnement et d’autres enfin étant administrés à l’animal et visant la descendance des puces. Les produits agissant sur les stades adultes de l’insecte (adulticides) s’utilisent sous forme topique (poudres, bains-frictions, shampooings, aérosols, sprays, mousses, pipettes…) ou systémiques (pour-on systémique ou traitement oral). Le choix du type de traitement s’effectue en fonction de différents critères (format du molosse ; « coopérativité » de l’animal ; mode de vie ; coût, surtout avec un effectif…).
La caractéristique principale recherchée dans les produits actuels est leur rémanence. Leurs effets durent en moyenne de 4 à 8 semaines. Les produits disponibles sont en constante évolution et du chemin a été parcouru depuis le lancement des premiers colliers antipuces. On dispose actuellement d’un arsenal complet et très efficace.
La lutte contre les tiques revêt une difficulté particulière : le parasitisme par une tique n’est pas toujours visible, surtout sur les chiens à poils longs. Elle est pourtant capitale pour prévenir les maladies véhiculées car l’inoculation du germe responsable de la piroplasmose ne se fait que 48 H environ après le début de la fixation, d’où l’intérêt de retirer la tique avant.
Là encore, les produits anti-tiques disponibles sur le marché sont nombreux mais leur efficacité n’est pas toujours comparable. On recherche avant tout un produit qui soit actif contre les tiques, tout en restant sur le poil en permanence afin de pouvoir les tuer avant qu’elles n’aient le temps de piquer le chien, et qui soit résistant à l’eau. Les laboratoires pharmaceutiques vétérinaires couplent généralement dans leurs produits les actions antipuces et anti-tiques. Contre la piroplasmose, il existe un vaccin qui certes n’est pas efficace à 100 %, mais peut être préconisé dans certains cas (zone géographique à risque, chien de chasse…).
Puces et tiques : de sérieux vecteurs de maladiesLe principal danger représenté par les tiques est la transmission de maladies. On en connaît trois mais la plus répandue est la piroplasmose, appelée aussi babésiose.
Autre maladie transmise par les tiques, l’ehrlichiose provoque des symptômes similaires mais est mortelle encore plus rapidement. Elle sévit surtout dans le sud de la France.
La borréliose ou maladie de Lyme est une maladie apparue récemment et reste encore relativement rare, plutôt concentrée dans le nord est de la France. Elle provoque des douleurs articulaires intenses, de la fièvre et de l’abattement. Un traitement existe mais n’entraîne pas la guérison complète du molosse atteint. Enfin, l’hépatozoonose est causée par un parasite des globules blancs et s’observe surtout dans le sud de la France. Les symptômes sont nombreux et peu caractéristiques, le trait dominant étant l’anémie.
Même si le rôle de vecteurs de maladies des puces est moins important que celui des tiques, ces parasites sont tout de même susceptibles de transmettre un certain nombre d’infections.
Ainsi, quand votre chien se gratte, il peut ingérer des puces qui risquent alors de lui transmettre un vers plat appelé Dipylidium caninum. Ce parasite interne de la famille des ténias est responsable de troubles digestifs.
De plus, la plupart du temps la présence de puces est responsable d’un grattage, certes gênant, mais modéré. Or pour environ un chien sur trois, ce prurit est beaucoup plus violent et se traduit pas des manifestations cliniques. En effet, ces chiens sont allergiques à la salive de puce et développe, généralement entre deux et sept ans, ce qu’on appelle une Dermatite allergique (ou par Hypersensibilité) aux piqûres de puces (DAPP ou DHPP).Cette maladie est même le premier motif de consultation en dermatologie.
Il est donc essentiel de traiter régulièrement chiens et chats contre les parasites externes, mais aussi internes (vermifuges).
Des traitements préventifs remboursés par l'assurance
A noter qu’une DAPP ou DHPP (consultation, examens, soins) est prise en charge dans le cadre d’une assurance santé pour chien ou chat.
De même, certaines formules - comme les formules premium pour chien et chat proposées par SantéVet - permettent un remboursement des frais liés à l’achat d’antiparasitaires (et de vermifuges) dans le cadre du forfait prévention.
Dans tous les cas, il ne faut pas faire l’impasse sur les traitements contre les parasites externes et internes.
SantéVet
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Photo : Frédéric Duhayer