La piroplasmose du chien, c’est quoi ? Comment l'attrape -t-il ?
La tique responsable
La piroplasmose, également appelée babésiose, est une maladie parasitaire qui s’attaque au sang. Par la morsure, la tique transmet au chien, lors de son repas de sang, le Babesia Canis, le piroplasme qui est le parasite microscopique responsable de la maladie.
Une fois dans le sang, les piroplasmes pénètrent dans les globules rouges, s’y multiplient et les font éclater. Certains globules se déforment et obstruent les capillaires sanguins, ce qui prive les tissus de l’oxygène nécessaire pour un bon fonctionnement.
Divers organes peuvent également être touchés comme le foie, les yeux, le cœur, les reins, les poumons…
Est-ce que la piroplasmose est contagieuse ?
La piroplasmose ne se transmet par directement entre les chiens, seule une tique infectée peut contaminer un chien.
Les chats peuvent-ils attraper la piroplasmose ?
Oui, même si chez les chats cette maladie est mal connue et plus rare. Face à un chat présentant des signes d’anémie, le vétérinaire pourra rechercher la présence du parasite responsable dès lors que tout autre cause a été éliminée.
Quel risque chez l'homme ?
Bien que la piroplasmose soit une maladie grave pour le chien, il est important de noter qu'elle n'est pas contagieuse et ne se transmet pas à l'homme.
Le risque de transmission de la Babesia est-il plus élevé dans certaines régions de France ?
Dans un même pays, les risques de piroplasmose sont très différents d'une région à l'autre, et au sein même d'une région, certains endroits seront plus dangereux que d'autres*.
Avec le réchauffement climatique, l’apparition d’hivers plus doux, il est possible d’observer la présence de tiques tout au long de l’année.
Le risque est partout en France et aussi bien en campagne comme en ville où les tiques peuvent être présentes dans les parcs où sont autorisés les chiens.
Quels sont les signes et symptômes de la piroplasmose chez le chien ?
Selon l'espèce à laquelle appartient le parasite, la période d'incubation de la piroplasmose varie entre 7 et 21 jours. Les premiers signes et symptômes sont :
- un abattement brutal et très intense de votre chien,
- une perte d’appétit totale,
- une forte fièvre,
- une coloration anormale des urines (orange, rouge ou marron foncé).
D’autres symptômes et signes cliniques de cette maladie peuvent être observés, car la maladie présente des formes atypiques :
- des formes de piroplasmose sans fièvre ou forte fièvre avec un appétit diminué mais présent,
- des formes nerveuses avec parfois une paralysie partielle,
- des formes exceptionnelles plus rares avec des hémorragies rétiniennes, des nécroses cutanées.
Certains signes ne trompent pas : si votre chien manque d’appétit dans les jours qui suivent une sortie en campagne et s’il vous paraît amorphe, prendre rendez-vous et consultez votre vétérinaire rapidement, car les symptômes ne sont pas toujours faciles à identifier.
Quel test pour confirmer un diagnostic de piroplasmose ?
Le vétérinaire va réaliser un diagnostic à l’aide d’un examen sanguin. Le diagnostic de certitude est posé par la mise en évidence de piroplasmes dans les globules rouges suite à un frottis sanguin.
Les frais liés aux examens et aux traitements sont pris en charge par l’assurance santé pour chien.
Comment soigner la piroplasmose chez le chien ?
Le traitement de la piroplasmose chez le chien repose principalement sur l'administration d'un piroplasmicide, qui élimine les parasites. Cette intervention doit être effectuée par un vétérinaire et requiert souvent une ou plusieurs injections.
En cas de complications, une hospitalisation peut être nécessaire pour assurer une surveillance et des soins intensifs. Si le chien présente une anémie très grave, une transfusion sanguine peut être envisagée.
Quel est le pronostic de la piroplasmose ?
Le pronostic dépend de plusieurs facteurs : la rapidité du diagnostic, la gravité de l'infection, et la réponse au traitement. Si la maladie est détectée tôt et traitée avec des médicaments appropriés, le pronostic est généralement bon, avec une récupération complète possible.
En revanche, si le traitement est retardé ou si l'infection est sévère, des complications telles que l'insuffisance rénale ou hépatique peuvent survenir, réduisant les chances de guérison.
Peut-on prévenir la piroplasmose avec un vaccin ?
Il existe un vaccin contre la piroplasmose, qui présente une efficacité d’environ 80 % pour les chiens. Car plusieurs espèces de Babesia existent et le vaccin ne protège pas contre toutes les espèces.
En plus, plusieurs variants peuvent se rencontrer et se combiner, ce qui explique que le vaccin n’est pas efficace à 100 %. Mais la vaccination du chien contre cette maladie constitue une bonne prévention et permet de limiter la gravités des signes cliniques.
Si l'on vit dans une région avec beaucoup de cas de piroplasmose , la vaccination est tout à fait justifiée. Si chien et chat cohabitent, il est fortement recommander d’avoir recours à la vaccination de tous les animaux. Un chat ayant par exemple accès à l’extérieur peut ramener à la maison des parasites porteur de la piroplasmose.
Chez le chien une primo-vaccination se fait dès ses 5 mois par 2 injections à 3 ou 4 semaines d’intervalle. Selon le mode de vie du chien, un rappel est fait 1 à 2 fois par an.
La lutte contre cette maladie passe également par l’utilisation de traitements antiparasitaires externes contre les puces et les tiques, ceci en plus du vaccin, car ce dernier protège contre la maladie, pas contre la présence des tiques sur le chien.
À noter qu’un chien qui a fait une piroplasmose n’est pas protégé. Il peut donc se ré-infester par la suite, d’où l’importance de ne pas arrêter les traitements préventifs. Même si elles sont rares, les rechutes sont toutefois possibles après traitement.
Enfin, pour une parfaite prévention, une inspection minutieuse et régulière permettra de s’assurer de l’absence d’une tique voire de plusieurs tiques sur le corps du chien – et du chat - et d’éliminer tous risques de transmission. Tiques qui sont responsables par ailleurs d’autres maladies dangereuses pour la santé de votre chien ou chat. Au retour d'une sortie, d'une balade en forêt, etc. l'inspection doit donc être une règle.
Pour retirer une tique sans risque de laisser le rostre (tête) plantée dans la peau de l’animal, il existe des crochets spécialement élaborés permettant une extraction facile de la tique, sans douleur pour le chien ou chat.Un accessoire à ne pas oublier de placer dans la trousse de premier secours de votre compagnon.
La piroplasmose chez le chien pouvant être mortelle, il est important de mettre en place toutes les protections que vous proposera votre vétérinaire : vaccin, traitement antiparasitaire. Sans oublier d'inspecter régulièrement votre chien de la tête à la queue, notamment au retour de promenade, afin de vous assurer de l'absence de tique, parasite responsable de la transmission de la piroplasmose et d'autres maladies graves.
*Source : ESCCAP (European Scientific Counsel Companion Animal Parasites).
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Photos : Pixabay