Gueules d’anges : le 7e art défend les chiens dits dangereux

Eva Dia est une jeune réalisatrice, par ailleurs propriétaire d’un amstaff. Elle est à l’origine de Gueules d’anges, un spot en cours de réalisation qui a pour but de réhabiliter l’image des chiens dits dangereux. Un projet qu’elle mène tambour battant et dans lequel elle croit beaucoup.

Eva Dia est une jeune réalisatrice, par ailleurs propriétaire d’un amstaff. Elle est à l’origine de Gueules d’anges, un spot en cours de réalisation qui a pour but de réhabiliter l’image des chiens dits dangereux. Un projet qu’elle mène tambour battant et dans lequel elle croit beaucoup.

C’est à son chien Iron BluE Ipper, un amstaff (american Staffordshire terrier) âgé de bientôt 2 ans, tout simplement appelé Iron, que Eva Dia, jeune réalisatrice a initié le projet « Gueules d’anges ». Il s’agit d’un spot dont le but est de réhabiliter l’image des chiens dits dangereux, et des molosses en général, dont l’image a été et est encore de nos jours malmenée par les médias.

Une réputation injustifiée, quand on sait que ces chiens dits dangereux ne sont pas ceux responsables du plus grand nombre des accidents et cas de morsures que l’on peut malheureusement déplorer. Mais ils continuent aujourd’hui encore à être stigmatisés.

Pour leurs maîtres, même désormais de plus en plus responsables et qui ont veillé au choix de leur chien, leur socialisation et leur éducation, vivre à leurs côtés n’est pas toujours chose facile.

 

Vivre avec un amstaff : les difficultés au quotidien

 

« Au fur et à mesure, j'ai pu prendre conscience de la difficulté d'avoir un American staff », reconnaît Eva Dia. « Tous les jours nous sommes confrontés aux regards des gens - d'avoir l'impression de promener un dragon !, aux insultes : "Votre chien est méchant et dangereux" ou encore "Il devrait être euthanasié", aux réactions extrêmes. Par exemple, une dame s'est jetée sur une voiture en marche pour éviter de me croiser sur le trottoir. Le regard et les réflexions des gens sont devenus insupportables et fatigants. Au début, on répond, on essaye de convaincre, on se dispute, aujourd'hui, on ne répond même plus tellement c'est fréquent. »

Le port de la muselière dans les lieux publics, une des obligations de la loi sur les chiens dits dangereux, ne fait que renforcer la mauvaise image de ces chiens selon la maîtresse de Iron : « Ce qui me révolte moi le plus, c'est le port de la muselière et l'interdiction de certains lieux. Quand je mets la muselière à Iron, les gens me disent : "Ah oui c'est un chien méchant" ou ils disent à leurs enfants: "Si le chien il a une muselière, c'est qu'il est méchant" ! Comment voulez vous que le regard des gens change ? »

Une injustice que Eva Dia a voulu retranscrire sur la pellicule, en réalisant un spot. Deux ans après avoir déjà signé un court-métrage contre les abandons pour la SPA.

  

Avoir un chien dit dangereux : un luxe ?

 

« L'amstaff est un chien super et les gens sont agréablement surpris », assure-t-elle. Mais à quel prix ? « Aujourd'hui, avoir un amstaff en règle, c'est un luxe », déplore Eva Dia. « Entre les formations et le tas de papiers payants dont l'on doit disposer. Il faut être motivé pour avoir un chien de catégorie. Mes parents ont pris un staffie pour cette raison. Et je pense que je ferai la même chose quand Iron ne sera plus de ce monde. »

Selon elle, le phénomène de mode qui a frappé les chiens de type bull et les molosses en général à une époque est toujours d’actualité. « Oui, c'est clairement un phénomène de mode, et on le voit bien dans les refuges », insiste Eva Dia. « Le labrador d'y a quelques années a laissé sa place au rottweiler et à l'amstaff. » D’ailleurs, les dernières statistiques des naissances des chiens inscrits au LOF (Livre des origines français) témoignent que cet engouement pour l’amstaff (mais aussi pour le staffie ou encore le cane corso, ces deux derniers n’étant pas concernés par la loi sur les chiens dits dangereux de janvier 99) ne faiblit pas. Bien au contraire.

 

« Je veux montrer le vrai visage de nos chiens à travers des scènes qui le prouvent. »

 

« Prendre un chien, c'est comme faire un enfant, ce sont des responsabilités qu'il faut assumer (…) Les choses commencent à évoluer et de plus en plus d'associations oeuvrent en leur faveur », se réjouit tout de même Eva Dia. La jeune femme, c’est avec sa caméra et son regard de réalisatrice, quelle a souhaité combattre ce qu’elle évoque comme des injustices : « Dans mon spot, je veux montrer le vrai visage de nos chiens à travers des scènes qui le prouvent. Il y a des scènes avec des enfants, des personnes âgées, du sauvetage en décombres, du sauvetage en mer, de l'accompagnement d'enfants handicapés, des moments de tendresses et de complicités. J'ai déjà montré quelques images à divers personnes qui ont été émues, d'autres qui avaient des préjugés sur ces races ont revu leur positionnement sur le sujet. »

 

Un spot qui a besoin de dons pour son financement

 

« Je suis confiante et convaincue de l'efficacité du spot », martelle-t-elle encore. « Nous sommes entourés de personnes formidables et motivées. Toute notre équipe est bénévole. Néanmoins, notre principal problème est d'ordre financier. Il nous manque 1.000€ pour terminer le spot. Un spot qui été estimé par une boite de production à 45.000€ et nous avons réussi à tourner la première partie avec 2.000€ ! »

Aussi, Eva Dia a-t-elle lancé un appel aux dons sur un site participatif.

Elle compte pouvoir mener à bien ce projet qui lui tient à cœur et le boucler dans de bonnes conditions. « Aujourd'hui, il faut savoir que l'outil de diffusion le plus efficace et le plus regardé est Internet. Nous sommes en pleines discussions avec des chaînes de télé. Ayant déjà été diffusée à la TV, je n'y vois pas de réponses négatives », conclut Eva Dia.

 

Eva Dia : « En tournage, les chiens sont sincères et authentiques. »

« Un chien a une capacité de concentration de 2 heures grand maximum… pour un chien adulte », explique Eva Dia.

« Quand on tourne avec un animal, c'est à l'équipe de tournage de s'adapter à lui. Pour parler technique, tout ce qui est storyboard, ou découpage technique sont à bannir et inutiles. On ne peut pas être précis dans les attentes d'un animal. Mais c'est ce qui est magique à la caméra, car ils sont sincères et authentiques. « 

Eva Dia s'entoure pour son projet d'éducateur canin pour veiller au bien-être des animaux et savoir comment réagir en cas de blocage, ce qui est essentiel pour elle.

Petite anecdote de tournage : « Iron devait joué dans deux scènes avec des enfants handicapés. A la fin de la première scène Iron était très, très fatigué. J'ai pris la décision de le laisser se reposer à la maison. J'ai appelé Boyka, qui n'était pas prévu au tournage, mais qui était disponible pour remplacer Iron pour la deuxième scène. Sur celle-ci, la petite fille était polyhandicapée (handicap moteur et mental), et elle crie très fort. On ne savait pas comment Boyka pouvait réagir, d'où l'intérêt d'avoir une éducatrice. Mais lorsqu'on a présenté Angelina et Boyka, il y a eu une énorme alchimie ! Vous pouvez voir les images sur notre teaser, à la fin. Angelina et Boyka se faisait des bisous. Et puis quand on a coupé les caméras ils ont continué... C'était un moment magique ! »

  

Pour soutenir le projet de sport Gueules d’anges, visiter la page de la campagne et la page Facebook.

 

Pour en savoir plus sur Eva Dia, visiter son site personnel.

Son parcours

« Très jeune j'ai été modèle photo et clip vidéo », se souvient Eva Dia. « Je voulais être comédienne, mais j'aimais déjà beaucoup raconter des histoires. J'ai fait mon premier livre à 7ans et une dizaine d'autres par la suite.

A l'adolescence, j'ai continué les photos, les apparitions dans les films ou clips, j'ai fait du théâtre plusieurs années. Puis quand j'ai fini le lycée, je me suis lancée dans une école de cinéma, car je me suis dit : "Je vais faire une formation pour être derrière la caméra pour plus facilement passer devant". .... Je ne suis plus jamais passée devant, je fuis même les interviews vidéos maintenant !

J'ai fait une école privée de cinéma à Paris, j'avais trois boulots en même temps pour pouvoir financer mes études. J'ai été repérée grâce à ma pub SPA.

Et depuis j'ai collaboré avec plusieurs artistes, j'ai fait de nombreux clips, documentaires, pubs, deux films (sélectionnés à Cannes et primés en festivals). Aujourd'hui, je reviens avec un projet perso : Gueules d'Anges. » Les passionnés et défenseurs des chiens dits dangereux l’attendent avec impatience.

 

  

Juanita : son amstaff fait partie du casting

« Ce spot, ce n'est pas seulement défendre les chiens dit dangereux. Pour moi, c’est aussi un combat pour dire non aux jugements, non aux préjugés. » 

Juanita est la maîtresse de IweN BluE. Son amstaff a été retenu au casting du spot Gueules d’anges que réalise Eva Dia. Pour elle aussi, vivre avec un amstaff demeure parfois compliqué, à cause des préjugés. Elle espère que ce spot réhabilitera l’image de ces chiens. Une manière pour elle de lutter contre toutes formes de préjugés aussi.

« Manque d’information, amalgames, stigmatisation… » C’est aussi ce à quoi Juanita, maîtresse d’un amstaff baptisé IweN BluE, se dit être victime au quotidien.

« Je pense être une bonne maîtresse dans la vie, comme aux yeux de la loi. Et pourtant, les regards qui en disent long , les changements de trottoir, les remarques déplacées, mais aussi les difficultés dans les démarches administratives, m'ont confirmé qu’acquérir un chien catégorisé n'était pas chose facile et que j allais devoir être confrontée à une multitude de situations où je devrais me justifier et m'armer de patience », déplore-t-elle.

 

« Je n’ai juste qu’un chien ! mais rien ne nous est facilité. » 

 

« Alors que je n'ai juste qu'un chien », s’tonne-t-elle finalement ! « La loi leur colle à la peau et cette loi il faut la respecter. Mais celle-ci est mal connue ou mal appliquée par les "producteurs amateurs", futurs acquéreurs et par les administrations elles-mêmes. Et rien ne nous est facilité. »

« Internet a été l'un de mes premiers informateurs, mais j'ai rencontré de nombreuses difficultés. Par exemple, pour obtenir des informations sur le permis de détention auprès de la mairie, de la police nationale ou municipale de mon lieu d’habitation [Yvelines ,78, Ndlr]). Ou encore quelles pièces fournir, à partir de quand le faire ? »

Un témoignage qui prouve que la loi sur les chiens dits dangereux, bien que datant d’un certain temps maintenant, a toujours du mal à être mise en place de manière claire !

Des incohérences, Juanita en a aussi rencontrées auprès de son assureur : « Il m'a donné une attestation provisoire d’assurance responsabilité civile valable jusqu’à sa date anniversaire. Ce qui m'a poussée à contre cœur à ne pas être en règle en attendant la confirmation. En effet, pour obtenir une attestation définitive, gratuite et incluse dans mon assurance habitation, ils me demandaient le LOF définitif alors que le LOF dit provisoire établi et transmis par la SCC est déjà une garantie ! »

Malgré toute sa bonne volonté et son esprit responsable, Juanita s’avoue être considérée à tort « comme propriétaire de chien dangereux (« ça fait peur ! ») ». Pour autant elle reconnaît n’avoir jamais subi de contrôle inopiné. Mais c’est pour elle « fatiguant de devoir toujours se justifier. Je rêve du jour ou tous les animaux, les chiens et même les Hommes seront réellement libres et égaux. A tous ceux qui s'approchent de nous, ce n'est pas le conflit que nous cherchons, mais la discussion et la transmission de la connaissance et du savoir pour aller vers la tolérance ! Bien sûr, on passe au-dessus des remarques méchantes sur nos "chiens dangereux ". Mais les petites remarques : " Il va pas me manger ?! ", nous en avons assez ! »

 

« Notre amstaff : toujours la première pour un câlin ! »

 

Juanita, son chien, elle l’a choisi en toute connaissance de cause : « Avant d'aller chercher IweN chez son éleveur je me suis documentée. Car dans un coin de ma tête, il existait toujours ce doute : et s'ils avaient raison ( les médias !). Car je fais partie des gens qui ne connaissait pas du tout cette race. Mais j aime les chiens plus que tout et pense qu'il n y a pas de mauvais chiens mais que de mauvais maîtres. Je me suis dit alors : lançons nous dans cette aventure, on va prouver au monde que tout est dans l'éducation et dans la relation instaurée entre l'Homme et l'animal. Et aujourd'hui tout se passe à merveille.»

« IweN, dès son arrivée, nous a montré à quel point elle était intelligente et comprenait vite les ordres enseignés. Elle est curieuse, toujours sur le qui vive, joueuse. Elle adore partager des moments de jeu avec ses ‘‘potes’’, est affectueuse. Toujours la première pour un instant câlin, bienveillante et protectrice : veille au bien être de la famille petits et grands et à ce jour n'a jamais montré une goutte d'agressivité ! »

Aussi, au futurs maîtres d’un amstaff, Juanita donne les conseils suivants : « Avant d'acquérir un amstaff , chien catégorisé , bien se renseigner sur la loi, les démarches à accomplir pour acquérir et posséder un chien en règle aux yeux de la loi. Les démarches sont obligatoires et certaines payantes. Alors il faut les respecter (les prix varient selon les régions). Mais c est ainsi qu'on protège et respectons la vie de notre animal.

« Ne pas oublier qu’avant d’être un amstaff, c’est avant tout un chien qui a besoin de temps, d attention, de limites. Il dépend de nous. Donc en cas d imprévus on doit être responsable et assumer. Car en entrant dans notre foyer il devient partie intégrante de la famille tout en étant juste un chien ! L'acquisition d' un animal , d' un chien, se réfléchit et peut entraîner des bonnes comme de mauvaises surprises ! »

On comprend donc pourquoi le projet du spot Gueules d’anges a de suite emballé la maîtresse de IweN : « Il défend des valeurs pures et sincères qui me tiennent à cœur et que je souhaite transmettre à tout prix à mon fils Leto. Ce spot, ce n'est pas seulement défendre les chiens dit dangereux. Pour moi, c’est aussi un combat plus profond pour dire non aux jugements, non aux préjugés, non à la discrimination raciale car, pour moi, c’est le même combat. »

 

 

« Grâce à ce spot, je participe à véhiculer une image saine et positive de la race. »

 

« Les amstaff sont victimes du délit de faciès et étant une famille où les différences sont notre force, je ne pouvais que me joindre à ce combat ! En participant au projet Gueules d'Anges avec IweN, je participe à véhiculer une image seine et positive de la race, dédiabolisant les préjugés au nom de tous ceux qui comme moi en avons eu assez des étiquettes ! »

 

Eva Dia et Juanita : des maîtresses assurées !

C’est une des maîtresse dont le chien a été retenu au casting qui nous a fait part du projet d’Eva. Toutes deux sont des clientes assurées chez SantéVet. « Iron est très important pour moi et on m'a conseillé de prendre une assurance », explique Eva Dia. « J'ai comparé avec plusieurs assurances, les formules sont plus ou moins similaires. Mais j'ai été mieux accueillie et moins harcelé par SantéVet, et c'est que qui m'a séduite ! Je suis 100% satisfaite, car SantéVet est une assurance efficace et à l'écoute du client. »

« Nous avons connu Santevet par notre entourage qui nous l' a recommandé quand nous avons rencontrés des soucis de santé pour IweN », explique pour sa part Juanita. « Et en cas d'imprévus, il est toujours confortable de se sentir protégé et aidé. Alors nous n'avons pas hésité et avons adhéré à la formule Confort. Jusqu’ici, nous en sommes très contents car tout s'est toujours bien déroulé et les délais de remboursement sont assez rapides. »

 

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SantéVet

Le spécialiste de l’assurance santé chien et chat

Texte : Claude Pacheteau/SantéVet

Photos DR