Parasites internes du chat : vers ronds et plats dangereux

Les parasites internes du chat (ou endoparasites) comprennent des vers ronds et des vers plats. Ces parasites provoquent majoritairement des troubles gastro-intestinaux chez le chat ; certains d’entre eux sont potentiellement zoonotiques c’est-à-dire naturellement transmissible de l'animal à l'homme et vice versa. 

Les vers digestifs sont des parasites de l’intestin. Ils sont classés en deux catégories d’aspect différent : les vers ronds (ou nématodes) et les vers plats (ou cestodes). 

Les principaux vers ronds rencontrés chez les chats sont les ascaris et les ankylostomes

Parmi les vers plats ou "ténias", figurent les échinocoques, Echinococcus sp., les ténias au sens strict, Taenia sp., et surtout le ténia transmis par la puce : Dipylidium caninum. 

Leur fréquence, leur impact sur la santé et leur cycle parasitaire sont variables. 

Les vers ronds chez le chat

Les ascarides (Toxacara cati, Toxascaris leonina)

Vers ronds, longs (l’adulte mesure entre 19 et 20 cm) et d’aspect blanchâtre, les ascarides sont très fréquents chez le chat. Ils vivent dans l’intestin grêle, se nourrissant du chyme intestinal (substance liquide que l'on trouve dans l'estomac). 

Les ascaris du chat sont communément diagnostiqués par les vétérinaires. Toxacara cati en particulier est très prévalent, de 10 à 60% dans les études coproscopiques (matières fécales) et nécroscopiques (examen d’un cadavre). 

Récemment, le rôle joué par les parasites dans le développement de maladies pulmonaires aiguës ou chronique a été étudié, mettant en évidence l’importance des larves en migration de Toxocara cati

Une pathologie pulmonaire importante chez le chaton et le chat adulte est associée au passage précoce de larves de T. cati et est indépendante du développement de vers adultes dans les intestins. 

Les ankylostomes

Beaucoup plus petit (1 cm de long environ), les ankylostomes sont des vers ronds blanc rougeâtre. Ils touchent surtout les chats vivant en collectivité. Les ankylostomes sont hématophages (animal qui se nourrit de sang) et engendrent des lésions importantes de la paroi intestinale. 

L’ankylostome, Ancylostoma tubaeforme est endémique chez le chat domestique partout dans le monde. En Europe, on l’observe plus fréquemment en Italie, Autriche, Belgique et Espagne, la prévalence variant de 1 % à plus de 30 % selon les études. 

Les vers vésicaux

Ces vers ronds peuvent être à l’origine de difficultés urinaires (cystites…). Ils sont méconnus et diagnostiqués uniquement par la présence d’œufs dans des analyses d’urines spécifiques.

Les vers plats chez le chat

Dipylidium caninum

Ce ténia est le plus fréquent. Il peut mesurer jusqu’à 80 cm. Les chats infestés ont souvent l’anus irrité et tentent de se soulager en se frottant le derrière contre le sol. Ce symptôme révélateur de l’infestation est appelé « signe du traîneau ». L’animal élimine également dans ses selles des anneaux de ténia, remplis d’œufs. Ceux-ci peuvent parfois être observés dans le pelage de l’animal : ils ressemblent à des grains de riz. 

L’infestation du chat par Dipylidium caninum, Taenia taniaeformis est commune.

À titre d’exemple, une étude autrichienne a montré que 33 % des chats étaient infestés par T. taeniaeformis, contre 20-28 % des chats testés en Belgique. Ce parasite est particulièrement rencontré chez les chats chassant les rats et vivant plutôt à l’extérieur. Il est plus fréquent dans les zones rurales

Les ténias échinocoques (Echinococcus multilocularis)

Ces vers plats, segmentés, parasitent l’intestin grêle des chats. 

Ils sont responsables de maladies graves chez l'humain. Après une ingestion accidentelle d’œufs par un être humain, les larves libérées par la digestion migrent et s’enkystent dans le foie (parfois les poumons). 

Les larves d’E. multilocularis bourgeonnent et forment de nombreuses vésicules (ou alvéoles). On parle d’échinococcose alvéolaire. Cette maladie se manifeste par des lésions dites pseudo-tumorales du foie. Le traitement peut nécessiter une intervention chirurgicale voire une greffe de foie.

Léchinococcose alvéolaire se rencontre en Europe, y compris en France (notamment dans le nord-est et le Massif central). Même si l’infestation du chat est considérée comme plus rare que celle des canidés, plusieurs études ont rapporté l’infestation de chats domestiques par E. multilocularis. Une enquête dans l’est de la France a dénombré 3,7 % de chats infestés. 

Les vers cardiopulmonaires

Dirofilaria immitis est endémique, voire hyper endémique, dans de nombreuses régions du monde, dont le sud de l’Europe, mais très rare en France métropolitaine. 

Vers du chat : des risques pour l’humain

Certains parasites ont un potentiel zoonotique parfois majeur, de même que certains agents pathogènes transmis par des parasites externes. Un traitement mais aussi une bonne hygiène doivent être respectés. 

Certains vers digestifs du chat représentent également un danger pour l'humain. 

Chez l'humain, la présence de vers intestinaux (ténias par exemple) provoque des troubles de santé (atteinte générale, désordres digestifs), souvent plus graves chez l’enfant. 

Toxocara cati (ascaris du chat) est responsable d’une zoonose (maladie commune à l’homme et l’animal) : la toxocarose. Et la proportion des personnes ayantété en contact avec ces vers n’est pas négligeable : elle est évaluée à 3-7% en ville et jusqu’à 15 % à la campagne. 

Le chat infesté contamine son environnement, car tous ces vers digestifs rejettent leurs œufs dans les selles de l’animal. Différentes études ont montré que 40 à 75 % des espaces verts ou aires de jeux des jardins publics sont contaminés par des œufs d’ascaris. Les bacs à sable, notamment, sont souvent souillés par des excréments de chiens et de chats. 

En se léchant, l’animal peut aussi déposer des œufs sur son pelage. Ce phénomène facilite la contamination des personnes de son entourage, notamment les enfants, à l’occasion des caresses et câlins au chat. En portant ensuite les mains à la bouche, l’enfant avale des œufs de vers. 

En cas de contamination, les larves d’ascaris de chats migrent dans l’organisme et peuvent aller se loger dans les muscles, l’œil et même le cerveau de la personne infestée (phénomène de Larva migrans). 

Le ténia échinocoque : transmissible à l'Homme

De manière moins répandue, mais beaucoup plus grave, le chat peut accidentellement être à l’origine d’une contamination indirecte de l’humain par un vers plat particulier : Echinococcus multilocularis ou ténia échinocoque. L’hôte naturel de ce ténia est le renard. Très présents dans l’est de la France, le Massif central, ces vers sont également répertoriés en région parisienne et dans le nord de la Bretagne. Le mode de contamination le plus courant est aujourd’hui lié à la consommation de fruits et légumes mal lavés. 

Les parasites externes (puces et tiques) sont également vecteurs de maladies zoonotiques, parfois graves.

Environ 10% des puces sont porteuses de bactéries appelées baronelles, à l’origine d’une maladie chez l’homme : la bartonellose ou maladie des griffes du chat. Ces bactéries sont transmises au chat à la faveur d’une infestation par les puces. Le chat est rarement malade, mais peut contaminer ses maîtres en cas de griffure ou morsure.

Les symptômes de la maladie des griffes du chat chez l’homme sont principalement une inflammation des ganglions lymphatiques, de la fièvre, et plus rarement une affection hépatique ou cutanée. 

Il existe plusieurs milliers de cas humains par an en France (séroprévalence dans la population : 4 à 6 %). 

Certaines personnes sont particulièrement sensibles face aux risques de zoonoses : les personnes âgées, les jeunes enfants, les personnes immunodéprimées et les femmes enceintes. 

Vermifuger et traiter les chats contre les parasites externes est donc essentiel pour protéger l’animal et la santé de l’homme. 

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Source : Merial – Santé animale
Photos : 123rf